Raiss Yowali
Bruxelloise d’origine congolaise formée en droit, Raiss Yowali se définit comme une femme cis, militante, noire albinos et queer. Toutes ces identités se mélangent et se retrouvent dans ses textes. Ayant travaillé pendant six ans dans le secteur associatif afin d'y apporter son énergie pour plus de justice sociale, elle a d’abord commencé par donner des formations pour ensuite accompagner des demandeurs d’asile LGBTQIA+. En 2023 elle démissionne, et décide de se consacrer entièrement à la critique et à l’écriture.
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Slameuse depuis 2018, elle commence en participant aux scènes Slameke. Elle émet toutefois certaines réserves quant au terme "slameuse", reprochant au slam bruxellois d'être parfois trop guindé, enfermant à nouveau les artistes dans des codes et une esthétique prédéfinie. Assoiffée d'émancipation, Raiss Yowali explore la dimension sensorielle des mots, joue plus qu'elle ne déclame. Ce qu'elle trouve génial dans le slam par contre, c’est sa dimension accessible, courte, populaire : tout le monde a le droit de slamer, tout le monde est légitime.
Via son travail avec Joëlle Sambi, elle renoue avec la scène et apprend à incarner ses textes. Dans ses écrits, elle aborde son propre vécu, son quotidien. Ses thématiques récurrentes tournent autour des injustices sociales - comment le système précarise, isole, tue et écrase - mais elle parle aussi d'amour, de sexualité, de voyages, d'appartenances et de santé mentale. Constatant la dimension politique de l’intime et la dimension intime de la politique à travers des épisodes du quotidien, son écriture s’autorise aussi à être parfois abstraite, ce qui lui permet d’aborder des sujets comme la dépression, le rêve ou encore la fuite.
Aujourd'hui Raiss Yowali travaille comme journaliste culture, critique de cinéma et de théâtre. Elle est aussi programmatrice au Pink Screens Festival. Ses activités sont pour elle de grandes sources d’inspiration : les films qu'elle voit, les gens qu'elle rencontre, leur travail, etc.