Avec Mater Dolorosa, Mel Moya signe un recueil slam dont les textes, aussi introspectifs qu'imagés, prennent sources dans certains de ses plus douloureux souvenirs d'enfance, non pas en posant un regard fataliste, mais en les éclairants d'une lumineuse résilience. Elle questionne tantôt la place de la femme dans les foyers méditerranéens, tantôt les valeurs d’un pays dans un autre pays. Quand le bagage culturel migre, que deviennent nos colères ?
Mater Dolorosa est un livre écrit avec le soutien d'une bourse d'écriture coportée par Lezarts Urbains et l'éditeur L'arbre de Diane. Mel Moya est la première personne à recevoir cette bourse.
©Marine Rigo
Artiste accompagnée par Lezarts Urbains dans le cadre du programme Level Up, Mel Moya est une artiste slameuse et rappeuse originaire de Seraing en région liégeoise. Elle écume, en musique ou a cappella, les scènes internationales. Elle a été lauréate des prix littéraires Paroles Urbaines et Borderlines – Euregion Poetry Slam en 2021.
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Les mots, la poésie et les livres l’attirent depuis sa plus tendre enfance. Même si les ouvrages et les revues n’existaient dans le foyer familial, elle passait le plus clair de son temps à la bibliothèque communale ou dans sa chambre à imiter ses artistes préféré·es.
Le Slam lui est apparu comme par accident, une nuit d’octobre 2018, alors qu’un micro ouvert était proposé par la Zone, pilier du Slam liégeois. Elle a pour la première fois déclamé un texte, voix tremblotante et feuille froissée. La rage de dire. L’urgence de dire. Galvanisée par cette première expérience, elle tombe en amour pour le slam : elle enchaîne les scènes ouvertes en Belgique, en France, en Suisse, durant lesquelles elle révèle ses textes, peaufinés dans la pudeur de ses carnets.
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Une version adaptée pour la scène porte le nom de Chrysanthème Bleu, signée par Mel Moya et Lily Azam au violoncelle. Extension du recueil de poésie Mater Dolorosa, la pièce propose les prémices d’une recherche artistique mêlant l’exploration du langage musical et poétique comme outils de militance. Cette notice d’une mère à l’attention de sa fille fait fi du passé et rompt la chaine d’un héritage familial dysfonctionnel.
Mel Moya et Lily Azam convoquent la rage et brisent le silence dans une cohorte de mots et de mélodies. Un acte d’autodéfense féministe, un positionnement politique aux sonorités urbaines et populaires telles que le rap et le slam, teinté de chant traditionnel sicilien.
Le violoncelle, voix mélodramatique, propose un tout nouveau registre, à mi-chemin entre le hip hop, le classique et le baroque. Autant d’harmonies qu’il y a de racines et de sources à l’origine.
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